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* FOY Maximilien-Sebastien
Maximilien-sébastien FOY
Né le 3 février 1775 à Ham
Décédé le 28 novembre 1825 à Paris
Général de division dans l'artillerie
Baron de l'Empire
Grand Officier de la Légion d'honneur
Chevalier de Saint-Louis
Jeunesse
Maximilien Sébastien Foy est issu de la bonne bourgeoisie picarde. Le père de Maximilien, Florent Sébastien Foy avait combattu à la bataille de Fontenoy. Il exerça, par la suite, les métiers de marchand de toile et de directeur de la poste aux lettres de Ham. Il devint maire de la ville en 1776. Sa mère Elisabeth Wisbec mit au monde cinq enfants. La famille habitait une maison située sur la Grand-Place de Ham (une plaque commémorative a été apposée à son emplacement). Son père mourut à l'âge de 55 ans en 1779, Maximilien avait tout juste quatre ans.
À neuf ans, il fut élève à l'école latine de Ham, puis il partit poursuivre, avec brio, ses études au collège de l'Oratoire de Soissons qu'il quitta à l'âge de 14 ans, en 1789. L'année suivante, il embrassait la carrière des armes.
Premières armes
Admis en 1790 à l'école d'artillerie de La Fère dès l'âge de 15 ans, puis de Châlons, il fut reçu à 16 ans comme sous-lieutenant en second au 3e régiment d'artillerie à pied.
Il fit ses premières armes en 1792 à l'Armée du Nord sous les ordres de Dumouriez.
C’est à Jemmapes en 1792 qu’il gagna les grades de lieutenant et de capitaine d'artillerie en 1793.
Soupçonné de sympathie girondine, il fut arrêté, à Cambrai en 1791 par Joseph Lebon sur la dénonciation de deux de ses lieutenants, Girod et Lavoy. Il passa en jugement à Maubeuge le 25 prairial an II. Il fut acquitté du chef de dilapidation des deniers de la République, mais déclaré coupable d'avoir pris et vendu une ration de fourrage pour un troisième cheval qu'il n'avait pas. Il fut, en outre, le 13 juin 1794, renvoyé devant le tribunal révolutionnaire pour avoir tenu des "propos inciviques" et destitué.
La chute de Robespierre et des Montagnards, le 9 thermidor, le sauva. Sa condamnation fut annulée par un décret de la Convention du 25 mars 1795 et il fut réintégré dans l'armée avec le grade de capitaine.
Réintégré, il est affecté au 2ème régiment d'artillerie à cheval de l'armée Rhin et Moselle en juin 1795, il fit les campagnes de 1796 et 1797 et obtint le grade de chef d’escadron, il n'avait pas encore 20 ans. Il fut alors, en l'an VI, sur la recommandation de Desaix, choisi comme aide de camp par le jeune général Bonaparte; mais il refusa cette nomination. On ignore ce qui motiva ce refus.
En 1799, il obtint à l’armée d'Helvetie les grades d'adjudant général puis de chef de brigade. En 1800, il combattit à l'armée du Rhin sous les ordres de Moreau. Il fut nommé adjudant-général sur le champ de bataille de Diessenhofen en 1800, et justifia cet avancement dans les campagnes suivantes.
Il devint en 1801 colonel du 5e régiment d'artillerie légère.
Après de nouvelles victoires en Italie, la Paix d'Amiens en 1802 le rappela en France. Républicain convaincu et malgré son admiration pour Bonaparte, il refusa de voter pour l'établissement du consulat à vie. Son vote le consigna comme simple colonel pendant 7 ans.
Lors de la mise en jugement du général Moreau, une adresse où la conduite politique de ce dernier était incriminée fut présentée à la signature du colonel Foy, qui refusa de l'apposer en disant : « Qu'il était militaire et non pas juge. ». Un mandat d'amener fut lancé contre lui, mais il était déjà reparti pour son commandement.
Peu de temps après, il vota négativement avec Carnot pour l'établissement du régime impérial. Il continua de signaler sa valeur, ses talents et ses vertus militaires en Italie, Le colonel Foy fit la campagne de l'an XIV avec le 2e corps. En 1806, il commanda dans le Frioul et épousa, la même année, la fille adoptive du général Baraguey-d'Hilliers. Il commanda ensuite en Allemagne et au Portugal.
Général d'empire
En 1807 il fut envoyé à Constantinople pour organiser l'artillerie turque, il se distingua à la défense des Dardanelles contre la flotte britannique. Passé à l'armée du Portugal, il fut nommé général de brigade après la bataille de Vimeiro le 3 septembre 1808.
Foy fut choisi par le maréchal Masséna pour défendre auprès de Napoléon 1er la cause de l'armée de Portugal arrêtée sur les bords du Tage .
C'est à la manière non moins noble qu'habile, dont il remplit cette mission honorable, qu'il dut d'être mieux apprécié par l'empereur, qui le renvoya à l'armée avec le grade de général de division.
Placé dans une position plus avantageuse, le général Foy s'illustra au cours de la retraite du Portugal et pendant les campagnes suivantes en Espagne, notamment après la bataille des Arapiles, au passage du Douro, à Tordesillas, dans les affaires qu'il eut à soutenir après la bataille de Vitoria.
Après la défaite des Arapiles, l'arrière-garde protégeant la retraite de l'Armée française du Portugal du maréchal Marmont, était commandée par le général Foy quand elle subit de lourdes pertes le 23 juillet 1812 à Garcia Hernandez, face à la cavalerie lourde anglo-germanique lancée à sa poursuite.
Il prit une part active à toutes les campagnes de la péninsule et des Pyrénées jusqu'à la bataille d'Orthez où il fut très grièvement blessé.
Nommé inspecteur général d'infanterie en 1814, il se rallia à l'Empire pendant les Cent-Jours. Il commanda alors la 9e d'infanterie (2e corps d'armée) dans la campagne de Belgique en 1815
. Il reçut à Waterloo le 18 juin 1815, la 15e blessure de sa carrière, il resta à son poste jusqu'à la fin de cette journée. Puis, il se rendit à Ham où il rédigea, le 23 juin, à chaud, une relation de la bataille.
Député libéral sous la Restauration
En 1817, le général Foy fut candidat à la députation, sans succès, dans la circonscription de Péronne (Somme). Il subit plusieurs attaques d'apoplexie.
Il fut nommé en 1819 inspecteur général d'infanterie dans les 2e et 16e divisions militaires.
Grâce à une propriété qu'il possédait à Pithonl, le général Foy put être élu, au suffrage censitaire le 11 septembre 1819 député du département de l'Aisne. Il fut réélu en 1824 mais son éligibilité fut contestée et il dut prouver la validité de son élection. À la Chambre des députés, il siégea parmi les libéraux et en devint l'un des chef de file.
Dès son premier discours, il fit preuve d'un grand talent oratoire; talent avec lequel il défendit les principes constitutionnels, les sentiments patriotiques et la liberté de la presse. Il ne cessa jusqu'à sa mort de s'opposer aux gouvernements de la Restauration, ses Pairs l'ont honoré en érigeant une statue dans les couloirs de l'Assemblée.
Le jeune Alexandre Dums lui rendit visite le 1er avril 1823 et obtint de lui la recommandation qui lui permit d'entrer au service du duc d'Orléans.
La maladie le minait depuis des années, son médecin, le docteur François Broussais lui recommanda le repos. Il partit faire une cure à Cauterets pendant l'été 1825.
Il mourut le 28 novembre 1825, à son domicile, rue de la chaussée d'Antin à Paris (9e).
Funérailles libérales
Une souscription nationale ouverte en faveur de sa famille produisit près d'un million de francs.
Ses obsèques furent suivis par une foule immense (~100 000 personnes) et sa dépouille reçu les honneurs militaires. Le cortège conduit par ses trois fils et son ami Casimir Périer passa devant la Colonne Vendôme et par la Place de la Bastille, il rassemblait de très nombreux opposants au régime. Sur le cercueil, étaient posée son épée et ses épaulettes qui furent saluées et baisées par la foule. Des couronnes civiques furent également posées sur le cercueil qui fut porté par les jeunes libéraux : Victpr Hugo, Prosper Mérimée, Benjamin Constant, Casimir Périer, David d'Angers.
Son tombeau, au cimetière du Père-Lachaise (28e division) fut surmonté en 1831 d'un grandiose monument dont Léon Vaudoyer fut l'architecte.
La statue du Général Foy témoigne de l’admiration de la Ville de Ham envers le plus illustre de ses enfants. Elle trône sur la place de l’Hôtel de Ville depuis le 20 juillet 1879.
Œuvre remarquable de Hiolle, cette statue de bronze a été payée par une souscription publique, le bronze ayant été offert par l’Etat. Le piédestal est en granit.
Les bas-reliefs de bronze sont la copie des sculptures de David d’Angers qui se trouvent sur son monument-tombeau au cimetière du Père Lachaise, à Paris.
Le sculpteur a représenté le général-orateur au moment où, la main gauche appuyée sur le cœur, le bras droit étendu, il s’écrit du haut de la tribune de l’Assemblée Nationale : « Il y a de l’écho en France quand on prononce les mots Honneur et Patrie » (cette phrase est reproduite sur le piédestal)Salle d'honneur de la mairie de Ham
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